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Marion et Xavier en OZ
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21 janvier 2008

Le désert

Nous sommes partis le 3 janvier d’Adélaïde pour un tour de 10 jours dans le désert, en 4x4. Comme c’est un peu long à raconter et que tout résumer serait un peu réducteur, nous avons choisi pour cette fois de faire vivre cette expérience par quelques extraits des notes prises chaque jour.

Jour 1 - Les Flinders Ranges

IMG_2194Nous partons d’Adélaïde à 7h00 du matin. Rencontre de nos « fellow travellers », essentiellement des Allemands à l’exception d’une Australienne et de deux Suissesses, mais Suisses Allemandes. On va pouvoir apprendre une langue en plus de l’anglais. Après deux heures de voiture, arrêt près d’une rivière pour le premier plongeon dans le bush du séjour, une corde de tarzan attachée à une branche fait le bonheur de tout le monde. Le reste de la journée se fait dans la voiture avec en fin d’après-midi, une petite randonnée pour voir des peintures rupestre aborigènes aux abords du parc des Flinders Ranges. Le soir, pour notre premier « campsite » nous campons au lieu dit « Arkaba Station », qui est un espace de campement
dégagé sur un domaine privé d’élevage de bétail ( un espace de campement signifie que le sol est plat et qu’il y a un petit cercle de pierre pour faire du feu, c’est tout). Mais ce soir-là pas de feu car « total fire ban »(interdiction de faire du feu dans la région à cause du vent). C’est le domaine des kangourous qui détalent en nous voyant mais aussi des émeus, tout ce petit monde vaque à ces occupations en pleine liberté.

Jour 2- Les Flinders Ranges

Nous nous dirigeons vers le centre du parc des Flinders Ranges, à Wilpena Pound pour une randonnée offrant des beaux points de vue. L’aire de camping du parc est très bien aménagée et les kangourous habitués de l’endroit cherchent des provisions dans les sacs des campeurs. L’après-midi nous empruntons la longue piste 4X4 qui traverse le parc, les premiers signes de souffrances dus à la chaleur se font sentir, les premiers maux de tête. Nous parcourons les gorges du parc, où la rivière est la route et ou la route devient la rivière lors des inondations. À la sortie du parc des Flinders Ranges, nous tombons directement dans le désert, où nous rattrapons la route bitumée. Environ une centaine de kilomètres de ligne droite durant laquelle notre chauffeur, donne des signes de fatigue dus à la monotonie de la route et à la chaleur. Pour contrer cette hypovigilance latente, il gigote dans tous les sens, avale sucettes sur sucettes, et s’asperge d’eau avec un des vaporisateurs dont nous sommes munis. Bien évidemment il n’y a pas d’air conditionné dans la voiture, ce serait trop facile ( en réalité  pour des raisons mécaniques).
La route nous emmène à Leigh Creek, pour une pause dans un bled au milieu de nulle part ( mais ça on en verra beaucoup d’autres). L’arrêt est profitable pour tous, et le budget d’une centaine de dollars que nous nous sommes alloués à deux pour le séjour va fondre comme les glaces au soleil. Tout notre argent sera dépensé en produits frais ( glaces, eau, soda).
Juste après Leigh Creek nous obliquons en direction d’Iga Warta (50 à 60 km de pistes), la communauté Aborigène dans laquelle nous passons la nuit. Il y a des douches, presque un luxe vu l’endroit, un frigo avec une surprenante queue de kangourou tranchée. C’est le morceau du kangourou préféré des Aborigènes. Chacun ses goûts. Nous avons eu droit à un BBQ avec du kangourou.
Après le repas, nous passons une soirée autour du feu avec contes, légendes et croyances Aborigènes. A la fin de la séance, nous goûtons à un pain cuit sous le sable chaud du feu, accompagné de la confiture maison de quandong, le fruit rouge local. Hyper bon, le pain à un goût de scones.

Jour 3 - Marree et le lac Eyre

IMG_2321Nous commençons notre journée par la visite d’une carrière d’ocre, assez unique puisqu’elle comporte toute une palette de couleurs. C’est notre conteur aborigène, Clarence qui nous fait la cérémonie des couleurs et nous en met sur le visage. Nous reprenons ensuite la route jusque Marree où la route bitumée laisse place à de la piste en terre. Puis arrêt à Copley, la ville des mines de charbons à ciel ouvert, pour un rafraîchissement. Nous longeons ensuite l’ancienne ligne de chemin de fer du Ghan, construite dans les années 1881-91 et fermée en 1980. Cette ligne de chemin de fer qui reliait autrefois Port Augusta au Sud à Alice Springs, faisait vivre tous les petits hameaux du désert. Pendant la Seconde Guerre Mondiale il pouvait y avoir jusqu'à 50 trains par semaine se rendant à Alice Springs, quartier général des forces Australiennes pour la défense du Nord du pays en prévision d’une invasion Japonaise. L’arrêt de la ligne a provoqué un coup fatal à toutes ces villes minuscules, qui sont maintenant plongées dans une douce somnolence. De Marree, nous allons nous baigner dans un lac-rivière au milieu du désert.  Sur le chemin nous passons la Dog Fence, la barrière anti-Dingo de plusieurs milliers de kilomètre qui coupe le désert et protège le bétail des dingos. Nous arrivons à un billabong ( trou d’eau en langage australien), s’il n’y avait pas eu de panneau d’indication, on n’aurait jamais pensé que l’endroit était sûr pour la baignade. L’eau est hyper chaude par endroits et en même temps très froide dans d’autres. Nous repartons ensuite pour plusieurs heures de route en direction du campement du soir au Sud du Lac Eyre. Sur la piste, nous croisons le road-team : les ouvriers qui entretiennent la Oodnadatta Track que nous suivons. Ils vivent en plein désert avec leurs bulldozers et leurs niveleuses dans des mobiles-homes road-train. IMG_2381
Nous arrivons au Lac Eyre, les mouches sont plus voraces que jamais, elles rentrent dans le nez, les oreilles, se collent aux yeux, s’agglutinent par centaines sur le t-shirt. La mosquito-net (fillet anti-moustique qu’on met sur un chapeau et qui couvre le visage) est obligatoire si on ne veut pas devenir fou. Le paysage ressemble à la planète Mars. Le Lac Eyre est un lac desséché, plus d’eau, il n’y a que le fond recouvert de sel. Quasiment aucune vie. Nous campons dans les dunes de sable près de la rive du Lac. Le ciel est magnifique la nuit, et les mouches vont aussi se coucher.

Jour 4 - William Creek et Coober Pedy

Nous nous levons avec le soleil sur le Lac Eyre, à l’aube le ciel est entièrement rose. Nous nous passons de petit-déjeuner, les mouches couvrent les tartines de pain et ne les lâchent même pas quand nous essayons de les croquer.
Ce matin, direction William Creek, avec son pub typique de l’Outback, son parcmètre pour les donations au Flying Doctors, son arbre et son 4x4. Population : une dizaine de personnes. Nous faisons route ensuite vers IMG_2425Coober Pedy à une heure et demie de piste pour un lunch dans un backpacker troglodyte. Nous visitons une ancienne mine d’opales reconvertie en maison d’habitation. La température à l’intérieur est de 20°à 25 toute l’année sans air conditionné. La ville s’est développée à partir des années 1950 et est rapidement devenue la capitale mondiale de l’opale due à la richesse de ses gisements. Il n’y a que des exploitants individuels. Démarrer une exploitation ne coûte presque rien en permis et paperasse, il faut juste avoir le matériel qui lui est onéreux et le savoir faire. Le sol autour la ville ressemble à du gruyère. La ville assure à elle seule 70% de la production mondiale d’opale. C’est aussi la plus grande ville troglodyte au monde.

En fin d’après-midi direction le Painted Désert et le camp du soir, IMG_2454
juste en face du site.  En chemin, nous avons un problème mécanique, en faisant le plein de gazole, de l’eau s’est mélangée au carburant et le filtre à gasoil menace de lâcher. Quelques semaines auparavant, de fortes précipitations sont tombées dans la région et les réservoirs souterrains vieillissants des stations essences ont absorbé de l’eau par porosité.  Nous devons nous arrêter dans la Plaine de la Lune pour vidanger le réservoir principal. Il doit faire au moins 40°C à l’ombre, mais il n’y a pas d’ombre hormis celle que nous procure la voiture.
Dans la Plaine de la Lune, pas un arbre, pas de végétation, rien que de la terre jaune et des cailloux brûlants qui sonnent comme des morceaux de fer quand on les entrechoc. Une partie du film Mad Max 3 a été tourné là.

Jour 5 - Painted Desert et Oodnadatta

Lever du soleil en face du Painted Desert, ce site comporte une palette de couleur exceptionnelle pour l’endroit avec des cailloux violet, orange, rouge, jaune, blanc. Nous repartons pour petite randonnée dans le site classé Parc National. Les couleurs sont magnifiques avec des faux airs de Sierra Nevada. Retour et IMG_2523arrêt à la petite ville d’Oodnadatta, et sa fameuse Pink Road House. La Road House est un lieu incontournable du désert, à la fois station essence, épicerie, bar, motel.
Petite visite du musée dédié à la vie dans l’Outback, à la naissance de la ville et à l’ancienne ligne du Ghan. Nous en profitons pour nous rafraîchir dans la piscine de la road-house. La ville ressemble à un énorme bric à brac avec beaucoup de choses délabrées, des casses de voitures, des vieilles citernes rouillées un peu partout. Nous passons le reste de la journée, après le lunch, dans la voiture. Il fait une chaleur de dément, nous devons boire 5 litres d’eau par jour pour éviter la déshydratation qui apparaît avec des maux de têtes, extrême fatigue un ou deux jours après. Évidemment il n’y a pas de frigo dans la remorque de la voiture, l’eau est à température ambiante. On peut faire du thé directement, pas besoin de la faire réchauffer.

 

Jour 6 - Ayers Rock

Nous avons passé la frontière du Territoire du Nord la veille, la terre du sol à changé IMG_2625de couleur pour virer au rouge. Nous arrivons à Uluru (Ayers Rock) dans l’après-midi pour une marche autour du monolithe. On a beau l’avoir vu des milliers de fois en photo, cela fait quelque chose de le voir en réalité. On a du mal à se représenter sur les photos, qu’il s’agit d’une seule et même pierre, dont la plus grande partie serait sous terre. Sous un ciel d’un bleu pur, sa couleur orange se découpe d’un trait net et contrasté. Nous avons eu la chance de le contempler au coucher du soleil et à l’aube. Les cars de touristes arrivent par dizaines et les passagers observent le soleil couchant un verre de champagne à la main et amuse-gueules en bouche. Nous trouvons que l’aube est la période la plus impressionnante au niveau du changement de couleurs.

Jours 7-8-9-10

IMG_2746Voilà, nous espérons que ces extraits vous auront donné un aperçu de ce voyage, tant sur les conditions que sur les endroits découverts. Bien sûr le voyage ne s’arrête pas  à Uluru, nous avons également visité Kata-Tjuta ( les Monts Olgas), Kings Canyons, la Finke River Gorge et sa piste 4x4 difficile où nous avons arrêté un départ de feu qui menaçait de se propager à cause du vent ( heureusement il y avait un trou d’eau pas loin).
Nous avons aussi fait halte à Hermannsburg, une communauté aborigène ( photos interdites et prohibition de l’alcool). Durant notre périple nous avons fait de nombreuses haltes dans les road houses que nous croisions histoire de boire frais.
Puis pour finir, nous avons longé les West Macdonnell Ranges avant d’arriver au terme de ce voyage : Alice Springs, une ville qui nous a paru peu intéressante. Elle est le point de départ des tours dans le désert.

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